Bernard Moitessier, vagabond des mers enterré au Bono
Une vie aux quatre coins du monde pour un assoiffé de liberté
L’écrivain voyageur Bernard Moitessier repose au cimetière du Bono, près d’Auray. Il est né à Hanoï en 1925, et grandit à Saïgon où son père s’occupe d’une maison de commerce. Il est vite piqué par le virus de la mer lors d’une première sortie à bord d’une jonque. Le jeune homme est porté par son rêve de liberté, et opte pour la mer pour vivre comme il le souhaite, à l’affût de tout et du monde.
A 20 ans, Moitessier s’engage aux côtés de l’armée française et se confronte à la guerre. Puis il monte sa propre affaire de cabotage commercial dans le Golfe de Siam. A 26 ans, il s’embarque à bord du Snark pour l’Australie, mais six mois plus tard, c’est le retour à Saigon. il repart en solitaire sur la jonque Marie-Thérèse dans l’océan Indien. Après 85 jours de mer, il fait naufrage aux Chagos.
Il reconstruit alors un nouveau bateau, Marie-Thérèse II, et repart. Mais la même mésaventure re renouvelle en 1958, cette fois aux Antilles. Moitessier rejoint ensuite la France. Il écrit son premier ouvrage, « Vagabond des Mers du Sud ». En 1961, il construit Joshua, nom donné en hommage au célèbre marin Joshua Slocum, avec lequel il met cap sur Tahiti, accompagnée de sa femme Françoise.
Vidéo : Le reportage de Thalassa consacré à Bernard Moitessier
Le 22 août 1968, Moitessier s’engage dans le Golden Globe, première course en solitaire et sans escale. Son coup d’éclat lors de la course fera date. Alors qu’il est en tête de la course, il envoie un message avec un lance-pierre sur un cargo pour annoncer sa décision d’abandonner la course, voulant « sauver son âme » et poursuivre sa « longue route » vers Tahiti où il accoste après encore dix mois de navigation. Moitessier enchaine ensuite plusieurs voyages avec sa femme et son fils, né en 1971.
Après dix années en Polynésie, l’infatigable voyageur part à San Francisco en 1980. Il quitte la ville, déçu, et navigue vers le Mexique. Un cyclone se met en travers de sa route. Son bateau fait naufrage, et il reçoit l’aide de nombreuses personnes pour reconstruire Tamata, son dernier bateau. Sa rencontre avec Véronique lui fait découvrir la Bretagne sud. Il s’installe avec elle dans la petite commune du Bono, au bord du Golfe du Morbihan. C’est là qu’il est désormais enterré. Après sa disparition en 1994, Moitessier laisse derrière lui des voyageurs de pensée orphelins d’un guide.
En 2018 pour honorer sa mémoire, une dizaine de navigateurs se retrouvent au Bono pour le départ d’un tour du monde en solitaire par les trois caps. : La longue route. Un départ que Joshua, le mythique voilier de Bernard Moitessier est venu saluer.
Vidéo : La longue Route 2018, tour du monde à la voile en hommage à Bernard Moitessier
« La longue route » de Bernard Moitessier
« La longue route » est un livre de Bernard Moitessier publié en 1971 qui raconte son expérience de naviguation autour du monde à bord de son voilier, le Joshua. Le livre décrit son voyage, qui a duré neuf mois, en passant par les mers du sud, l’océan Indien, le Pacifique et l’océan Atlantique.
Le livre débute avec Moitessier préparant son voyage et renonçant à la vie terrestre pour vivre pleinement sa passion pour la mer. Il décrit les moments difficiles et les défis rencontrés pendant le voyage, tels que les tempêtes, les réparations de bateau, la solitude et la lutte pour la survie en mer.
Il montre également la beauté et la sérénité de la mer, les rencontres avec les habitants des îles et les rencontres avec d’autres marins. Il décrit également sa relation profonde avec la mer et sa connexion spirituelle avec elle, ce qui le pousse à poursuivre son voyage plutôt que de retourner à la vie terrestre.
Le livre comporte de nombreux passages philosophiques sur la vie, la liberté et la quête de sens, ainsi que sur la relation entre l’homme et la nature. Moitessier y exprime également son désir de vivre en harmonie avec la nature plutôt que de la dominer.
« La longue route » est un livre inspirant sur l’aventure, la persévérance, la liberté et la découverte de soi. Il montre que, même en affrontant les défis les plus difficiles, la poursuite de ses passions peut conduire à une vie plus riche et plus significative.