Les secrets des remparts de Vannes
Les remparts de Vannes racontent une histoire qui s’étend sur des millénaires. Ces majestueuses fortifications, témoins silencieux des époques révolues, ont joué un rôle crucial dans la défense et la symbolique de la ville. De leur origine romaine à leur rôle stratégique, en passant par les phases successives de construction, cet article vous invite à une immersion profonde dans le passé de Vannes. Découvrez les tours et portes emblématiques des remparts de Vannes, flânez dans les jardins verdoyants qui les bordent et laissez-vous émerveiller par les vues panoramiques qu’ils offrent sur la vieille ville.
L’histoire des remparts de Vannes
De la période romaine à nos jours
Les remparts de Vannes, avec leurs pierres chargées d’histoire, sont le reflet d’une ville qui a su traverser les âges. L’origine de ces fortifications remonte à la période romaine, lorsque Vannes, alors appelée Darioritum, était un avant-poste stratégique de l’Empire. À cette époque, une première enceinte fut érigée pour protéger la ville des invasions et des pillages.
Au fil des siècles, Vannes a connu de nombreux bouleversements, des invasions vikings aux guerres de religion, en passant par les conflits féodaux. À chaque époque, les remparts ont été adaptés, renforcés ou reconstruits pour répondre aux besoins défensifs de la ville. Ils ont ainsi été le témoin silencieux de la transformation de Vannes, de la cité romaine à la ville médiévale, puis à la cité moderne que nous connaissons aujourd’hui.
Les différentes phases de construction
La construction des remparts de Vannes s’est étalée sur plusieurs siècles, marquée par différentes phases clés :
- La période romaine (1er au 3ème siècle après J.-C.) : La première enceinte fut érigée en utilisant principalement des pierres locales. Elle était relativement simple, mais efficace pour repousser les attaques de l’époque.
- Le Moyen Âge (9ème au 15ème siècle) : Face aux menaces grandissantes, notamment des Vikings et des seigneurs locaux en quête de pouvoir, les remparts furent considérablement renforcés. C’est durant cette période que furent construites la majorité des tours et portes que l’on peut encore admirer aujourd’hui.
- La Renaissance (16ème siècle) : Avec l’avènement de l’artillerie, les remparts durent être adaptés pour résister aux tirs de canon. De nouvelles bastions furent ajoutés, et les murs furent épaissis.
- Le 19ème et 20ème siècle : Alors que les remparts perdaient leur importance stratégique, ils furent partiellement démolis pour faciliter l’expansion de la ville. Heureusement, grâce à l’intervention de passionnés d’histoire et d’architecture, de nombreuses sections furent préservées et restaurées.
Aujourd’hui, les remparts de Vannes sont un mélange fascinant d’architecture romaine, médiévale et moderne, témoignant de la richesse historique de la ville.
L’importance stratégique des remparts
La défense de la ville
Au fil des siècles, Vannes, de par sa position géographique privilégiée, a toujours été un point de convergence pour les commerçants, les explorateurs, mais aussi pour les envahisseurs. Les remparts, avec leur imposante stature, ont joué un rôle primordial dans la défense de la ville.
Dès la période romaine, la nécessité de protéger Darioritum des attaques extérieures a conduit à la construction des premières fortifications. Ces murs, bien que rudimentaires par rapport à ce qu’ils deviendraient plus tard, étaient suffisants pour repousser les menaces de l’époque.
Avec l’arrivée des Vikings au 9ème siècle, la ville a dû faire face à de nouvelles formes d’agressions. Les raids incessants de ces guerriers du Nord ont poussé Vannes à renforcer ses défenses. Les remparts ont alors été élevés plus hauts, les tours de guet multipliées et les douves creusées pour créer une barrière presque impénétrable.
Au fil des guerres de religion et des conflits féodaux, les remparts ont continué d’évoluer, intégrant les dernières innovations en matière de défense, comme les bastions pour contrer l’artillerie lourde.
Les anciens remparts de Vannes, dont les origines médiévales remontent au 14ème siècle, se dressent comme des témoins monumentaux du riche passé et du patrimoine de la ville. Sous la visionnaire direction de Jean IV, ces fortifications ont été élargies et renforcées. Il a ajouté des tours et des portes pour renforcer la défense de la ville, notamment les emblématiques « Porte Prison » et « Tour Connétable ».
Les maisons à pans de bois de Vannes : Joyaux architecturaux du Morbihan
Vannes, cette cité historique du Morbihan, est réputée pour son riche patrimoine architectural. Parmi ses trésors, les maisons à pans de bois (ou maisons à colombages) se démarquent, témoignant de l’histoire profonde et de la culture de la région.
Au cours du 16ème siècle, face à l’évolution des techniques de guerre, des bastions ont été ajoutés aux remparts pour renforcer davantage leurs capacités défensives.
À proximité de ces remparts se trouve le Château de l’Hermine. Initialement construit au 14ème siècle par Jean IV, ce château a subi une transformation majeure pour devenir un élégant manoir du 18ème siècle. L’ambition de Jean IV ne s’est pas arrêtée là : il a entrepris d’agrandir la ville vers le sud et a érigé un château ducal, doté d’une cour majestueuse.
Cependant, avec le temps, le Château de l’Hermine a perdu son importance administrative. Il a été négligé, et ses pierres ont même été utilisées comme matériaux de construction pour financer des guerres. Aujourd’hui, le château appartient à la ville de Vannes. Il accueille des expositions temporaires, et ses pierres historiques ont trouvé une nouvelle vie dans la construction des quais de Vannes.
Au cœur du centre historique, la cathédrale de Vannes se dresse majestueusement, témoignant des époques révolues et du génie architectural gothique.
Les remparts comme symbole de pouvoir
Au-delà de leur rôle purement défensif, les remparts de Vannes ont également servi de puissant symbole de pouvoir et de prestige. Dans le contexte médiéval, posséder une ville dotée de solides fortifications était un signe indéniable de richesse et de puissance. Les seigneurs et les rois rivalisaient d’ingéniosité pour rendre leurs remparts toujours plus imposants, reflétant ainsi leur domination sur la région.
Les remparts étaient également un outil de propagande. Leur simple présence rappelait aux citoyens et aux étrangers la puissance du souverain local. De plus, ils servaient de scène pour de nombreux événements publics, tels que les proclamations royales ou les exécutions, renforçant ainsi leur rôle central dans la vie de la cité.
Enfin, les remparts, avec leurs portes majestueuses, délimitaient clairement l’intérieur de l’extérieur, le civilisé du sauvage, le centre du périphérique. Ils étaient le symbole tangible de l’ordre et de la civilisation, un rempart contre le chaos.
Comment les ducs de Bretagne ont-ils influencé l’architecture et la structure des remparts de Vannes ?
Les ducs de Bretagne ont joué un rôle prépondérant dans le renforcement et l’expansion des remparts de Vannes. Après la guerre de Succession de Bretagne, Vannes est devenue le siège de la puissance ducale. Reconnaissant l’importance stratégique de la ville, les ducs ont investi dans la fortification de Vannes pour la protéger contre les invasions et les rébellions. Ils ont commandité la construction de tours, de bastions et de portes supplémentaires, intégrant des éléments architecturaux innovants pour l’époque. Ces améliorations n’étaient pas seulement fonctionnelles, mais servaient également de symboles de la puissance et de la grandeur du duché de Bretagne.
Quelle était l’importance de Vannes en tant que centre politique et religieux en Bretagne au fil des siècles ?
Historiquement, Vannes a toujours occupé une position centrale dans la politique et la religion de la Bretagne. Après la guerre entre les Vénètes et les légions de César, Vannes est devenue la civitas des Vénètes. Plus tard, en 465, elle accueille l’évêché et les ordres religieux catholiques lors du concile de Vannes, renforçant ainsi son rôle en tant que centre religieux. En tant que cité royale de Bretagne à la fin du Ier millénaire et par la suite en tant que siège de la puissance ducale, Vannes a été le cœur des décisions politiques et stratégiques de la région. Sa position en tant que préfecture du département du Morbihan témoigne également de son importance continue en tant que centre administratif.
Comment les différentes phases de l’histoire de Vannes ont-elles façonné son identité culturelle et architecturale actuelle ?
Chaque période de l’histoire de Vannes a laissé une empreinte indélébile sur son identité culturelle et architecturale. L’influence romaine est visible dans les premières structures de la ville, tandis que les périodes médiévales ont vu l’émergence de sa vieille ville pittoresque et de ses remparts robustes. Les ducs de Bretagne, avec leur investissement dans les fortifications et les bâtiments importants, ont ajouté à la grandeur de la ville.
Les influences religieuses, en particulier le catholicisme, ont également joué un rôle majeur, avec la construction d’églises, de cathédrales et d’autres édifices religieux qui parsèment la ville. Aujourd’hui, Vannes est un mélange harmonieux de son passé riche et de la modernité, offrant un témoignage vivant de son histoire à travers ses bâtiments, ses rues et sa culture.
Découverte de la presqu’île de Conleau : Un joyau de Vannes
Au cœur de la magnifique ville de Vannes, la presqu’île de Conleau se dévoile comme un joyau incontournable du Golfe du Morbihan. Véritable trésor historique et naturel, elle a su, au fil des siècles, conserver son charme authentique tout en offrant une multitude d’activités pour les visiteurs.
Visiter les remparts de Vannes
Informations pratiques pour une visite des remparts
Des circuits guidés le long des remparts sont organisées tout au long de la saison touristique par l’Office du Tourisme de Vannes. Courtine Joliette, Tour du Connétable ou Bastion de Gréguennic, ces visites guidées permettent de découvrir des sections des remparts généralement fermées au grand public.
Les billets sont disponibles à l’agence sur le quai Éric Tabarly ou en ligne sur le site de l’Office du Tourisme. Cette promenade guidée dure environ 1H30. Le coût est de 6 euros pour les adultes, et 3,60 euros pour les 18-25 ans. La visite est offerte aux moins de 18 ans.
La visite des remparts de Vannes comportant de nombreux escaliers à monter et descendre n’est malheureusement pas adaptée aux personnes à mobilité réduite.
Le point de départ est situé devant les lavoirs de la Garenne – Rue Porte Poterne. Il est recommandé d’arriver 10 minutes avant l’heure fixée.
Si votre agenda ne vous le permet pas ou que vous préférer visiter les remparts seuls, voici la liste des sites à ne pas manquer :
Les tours et portes à ne pas manquer
Les remparts de Vannes, témoins silencieux de l’histoire tumultueuse de la ville, abritent plusieurs tours et portes qui méritent une attention particulière lors de votre visite.
- Tour du Connétable : Majestueuse et imposante, la tour du Connétable se dresse fièrement et offre un aperçu de l’architecture défensive médiévale. Plus haute tour de l’enceinte, elle est à la fois une tour de défense et résidentielle. C’est là que le Duc de Bretagne loge le chef de ses armées. Son nom vient du Connétable Arthur de Richemont, Duc de Bretagne au XVème siècle.
- Porte Saint-Vincent : Percée dans le rempart au début du XVIIème siècle et reconstruite au XVIIIème, cette porte est le point d’entrée principal de la vieille ville. Située face au port de la ville, elle est encadrée depuis 1840 par des immeubles formant un hémicycle délimitant la place Gambetta. Sous la statue de Saint Vincent, les armoiries de la ville représentent l’hermine, symbole de la Bretagne. Avec son arc en plein cintre, la Porte Saint-Vincent est le point d’entrée principal de la vieille ville et un passage incontournable pour tous les visiteurs. Elle est particulièrement fréquentée le samedi et le mercredi, jours du grand marché de Vannes.
- Porte Calmont : Édifiée à la fin du XIVème siècle, cette porte médiévale est défendue par une tour et comporte deux passages. Les douves au pied de la muraille ajoutaient un obstacle supplémentaire dans le système de défense.
- Porte Poterne : Percée pour faciliter l’accès des charrois de marchandises, elle relie le château de l’Hermine au bastion de la Garenne.
- La Tour du Bourreau
Construite au cours du XVe siècle, cette structure avait pour mission de défendre le côté nord de la cité, s’étendant de la porte Saint-Patern jusqu’au désormais inexistant château de la Motte. Suite à la guerre de la Ligue (1589-1598), la tour a progressivement perdu son rôle protecteur. Surnommée la Tour des Filles, elle a brièvement servi de geôle pour les femmes considérées comme dévoyées. Durant la seconde partie du XVIIe siècle, elle est devenue la résidence de l’exécuteur des sentences capitales, d’où son appellation de Tour du Bourreau. - Le Bastion Notre-Dame
Cette structure avait pour mission principale de défendre l’accès via la porte Notre-Dame. À la fin du 16e siècle, pour renforcer cette entrée, un bastion en terre équipé d’un pont-levis fut aménagé. Plus tard, au début du 17e siècle, ce bastion fut solidifié en pierre sous la direction de l’architecte Jean Bugeau. - Les Lavoirs : Construits entre 1817 et 1821, ils s’inscrivent dans le paysage emblématique de Vannes. Les laveuses rinçaient leur linge dans la Marle, à l’abri dans la galerie couverte.
- Les Jardins des Remparts : Aménagés dans les années 50, ces jardins « à la française » varient en floraison selon la saison. Vous êtes au pied du bastion de la Garenne, dernier élément défensif ajouté à l’enceinte médiévale.
- Porte Prison : La Porte Prison, quant à elle, évoque des récits sombres de prisonniers et de gardes, ajoutant une touche mystérieuse à votre exploration. C’est la plus imposante porte médiévale de l’enceinte, elle a été amputée d’une de ses tours à la fin du XIXème siècle.
- Porte Saint-Jean : Percée à la fin du XVIIème siècle, elle est totalement incluse dans le tissu urbain.
Vidéo : La Tour du Connétable racontée par Marie-Noëlle Bothorel, guide du Patrimoine de la Ville de Vannes.
Chaque tour et porte raconte une partie de l’histoire de Vannes, offrant aux visiteurs un voyage à travers les siècles. Assurez-vous de ne pas manquer ces joyaux architecturaux lors de votre exploration de la ville.
Les jardins et espaces verts le long des remparts
Flâner le long des remparts, c’est aussi l’occasion de découvrir les jardins et espaces verts qui les bordent. Ces havres de paix, à l’abri des murs épais, offrent un contraste saisissant avec la pierre froide des fortifications. Le Jardin des Remparts, avec ses parterres fleuris, ses arbres et ses allées sinueuses, est l’endroit idéal pour une pause détente. Les bancs disséminés le long du chemin offrent des points de vue pittoresques sur les tours et les bastions, permettant aux visiteurs de s’immerger dans l’histoire tout en profitant de la sérénité de la nature.
Les vues panoramiques depuis les remparts
Monter sur les remparts offre une perspective unique sur Vannes. De là-haut, la vue sur la vieille ville est à couper le souffle. Les toits d’ardoise, les ruelles étroites et les places animées se dévoilent sous un angle nouveau. Les clochers des églises, les façades colorées des maisons à colombages et les terrasses des cafés créent un tableau vivant de la vie urbaine, le tout encadré par les fortifications historiques.
Après cette visite historique, poursuivez votre exploration en découvrant les 10 sites incontournables de Vannes.